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L'enfant, l'architecte et la ville : pratiques et discours à partir des ateliers de rue de Riccardo Dalisi

Thèse préparée par Adélaïde Dupouy-Boëlle

  • École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (TESC)
  • Date de la première inscription en doctorat : 2018
  • Soutenance prévue le mardi 3 décembre 2024 à 14h à la Maison de la Recherche - salle D29, Université Jean Jaurès Toulouse 2
  • Financement : aucun

Membres du jury:

Mme. Jennifer Buyck, Professeure, Université Gustave Eiffel, rapporteure
M. Yankel Fijalkow, Professeur, ENSA Paris Val de Seine, rapporteur
M. Luc Gwiazdzinski, Professeur, ENSA Toulouse, examinateur
Mme. Caroline Maniaque, Professeure, ENSA Normandie, examinatrice
Mme. Paola Savoldi, Professeure, Politecnico di Milano, examinatrice
Mme. Andrea Urlberger, Professeure, ENSA Toulouse, directrice de thèse

Encadrement

  • Directeur(trice) de thèse : Andréa Urlberger,  maître de conférences, ENSA Toulouse

Comité de thèse

  • Rozenn Canevet, Docteure en Esthétique et Sciences de l’art, Professeure titulaire d'enseignement artistique,Théories et histoire de l’art, ESAD Reims  
  • Cécile Léonardi, Docteure de l'EHESS en sociologie, maître de conférence associée à l'Ecole Nationale d'Architecture de Grenoble, membre du laboratoire Cultures Constructives, LabEX AE&CC (Architecture, Environnement et Cultures Constructives). 


Planning des réunions sur la période 2018-2021

Documents produits pour les réunions réalisées - comptes rendu des comités de thèse

Planning des déplacements hors laboratoire

Participation à des séminaires, des colloques, des journées d'études:
Campagnes d'entretien, d'enquêtes, d'observation, de mesures:
Rencontres-clés dans le déroulement de la thèse :

Lieu (Pays) : date début-date fin

Résumé

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’espace public urbain a progressivement été confisqué aux enfants. Dorénavant, ils sont protégés voire confinés par les adultes dans des espaces qui leur sont exclusivement destinés : chambre, école, aire de jeux clôturée et standardisée. Pourtant la relation à leurs environnements de proximité quotidiens, et plus spécifiquement la rue comme univers de sociabilisation, constitue un troisième milieu apprenant, après les sphères familiales et scolaires.

Les architectes, qui conçoivent les espaces de l’enfance, sont généralement absents des débats et des propositions pour favoriser leur intégration aux espaces urbains. La problématique de cette recherche est de comprendre comment, à partir de la rencontre entre l’enfant et l’architecte dans l’espace public, la rue devient-elle un espace d’apprentissage en soi ? Par ailleurs, en quoi la place des enfants dans l’espace tangible et social de la rue et plus largement dans la fabrique partagée des villes est-elle requestionnée ?

Ce mémoire se focalise sur deux périodes particulièrement intenses quant aux expérimentations architecturales ou pédagogiques dans les espaces urbains : les années 1970 et les années 2010. Pour les comprendre, ce mémoire de thèse s’appuie sur les ateliers de rue de l’architecte Riccardo Dalisi à Naples de 1971 à 1974. Avec ses étudiants en architecture, il a initié un travail de conception participative avec des enfants déscolarisés, donnant lieu à une méthode, entre vie et éducation, déployée par la suite dans d’autres quartiers de Naples.

La « méthode Dalisi » est documentée à partir de l’analyse des archives personnelles de l’architecte : photographies, dessins d’enfants, travaux d’étudiants ainsi que des textes inédits de Riccardo Dalisi. La constitution d’un pré-inventaire de ces archives datant de 1971 à 1974 est associée à des entretiens avec des collaborateurs, des anciens étudiants et des proches de Riccardo Dalisi ainsi qu’à l’étude de son journal de bord et des articles qu’il publie dans la revue italienne Casabella.

Dans un second temps, cette école projetée dans la ville est située dans le contexte des contre-cultures pédagogiques, radicales ou anarchistes des années 1970, puis dans un mouvement diffus européen autour de la figure « l’enfant et la ville ». Des travaux sociologiques (Colin Ward, Marie-José Chombart de Lauwe) et des expositions, montrent une effervescence théorique autour de cette thématique. Les enfants, parfois idéalisés ou parfois manipulés, apparaissent alors tour à tour comme des arguments de la disparition de la rue ancienne, comme des utilisateurs apprenants, des lecteurs d’espace ou encore des concepteurs innés.

A partir des années 2010, la redécouverte de la thématique par diverses disciplines, la psychologie et la sociologie urbaine, dessine de nouvelles postures. La « ville des enfants » et « la ville à hauteur d’enfants » proposent de conditionner les espaces urbains à leurs besoins et à leur échelle. D’autres démarches positionnent les enfants au cœur de la fabrique urbaine participative, comme des usagers à inclure. Des collectifs d’architectes expérimentent des chantiers de rue avec les enfants dans des contextes de quartiers en renouvellement urbain.

Nourrie par ces postures, une réinterprétation des ateliers de rue de Riccardo Dalisi est ensuite proposée. Elle vise davantage une pratique architecturale et pédagogique contemporaine, s’adressant aux architectes et aux enfants comme partenaires. Les « ateliers de rue », comme une méthode d’expérimentation, ont pour objectif de transformer les espaces urbains quotidiens en situation apprenante réciproque, pour les enfants comme pour les architectes.

Mots-clefs

Enfant, rue, atelier, architecte, ville, expérimentation