Matérialité en prospective. Le genius loci au sein du processus de conception architectural, urbain et paysager
Habilitation à diriger des recherches soutenue par Nathalie Tornay
- Titre: Matérialité en prospective. Le genius loci au sein du processus de conception architectural, urbain et paysager
- soutenue le 1er décembre 2022 à l'ENSA de Toulouse
- Ecole Doctrale TESC
Garant :
- Pierre Fernandez, Professeur ENSA de Toulouse
Membres du jury :
- Jean-Philippe Costes, Professeur ENSA de Clermont-Ferrand
- Bernard Davasse, Professeur ENSA de Bordeaux
- Marc Méquignon, Maître de conférences IUT – Université Paul Sabatier, Toulouse
- Géraldine Casaux-Ginestet, Professeur ENSA de Bordeaux
- Sébastien Chaliès, Professeur Faculté d'Éducation de l'Université de Montpellier
- Pierre Fernandez, Professeur ENSA de Toulouse
Résumé:
Face à la raréfaction des ressources, des initiatives réinvestissent l’utilisation des matériaux bio-géo-sourcés dans la construction. Au-delà d’une démarche responsable, au-delà de l’efficience de l’empreinte environnementale, au-delà de la dynamique territoriale construire avec les matériaux géo-bio-sourcés locaux questionne et repositionne les spécificités du lieu et les caractéristiques intrinsèques des matériaux au centre de la conception architecturale, urbaine et paysagère. Dans ce contexte, les activités scientifiques doivent permettre de créer des passerelles entre le domaine de la recherche et celui des pratiques opérationnelles. Pour cela, l’évolution des connaissances, des méthodes d’analyse, des savoir-faire qui s'amplifient sans cesse doit parvenir à intégrer, incorporer, questionner le processus de conception.
Mes travaux de recherche au Laboratoire de Recherche en Architecture (LRA) de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse ont pour objectif d’approfondir les notions liées aux enjeux environnementaux de la matérialité par une approche multiscalaire et multidisciplinaire. Au fil des projets de recherche, les questionnements ont abordé le cycle de vie des matériaux avec l’extraction de la matière première des isolants biosourcés à l’élaboration de scénario de valorisation de la fin de vie, ou encore la production de base de données de matérialité afin d’alimenter des simulations énergie-climat à l’échelle urbaine. Ces projets associent des partenariats avec des laboratoires issus des « sciences et techniques » (génie civil, météorologie, génie urbain, énergétique, environnement, etc.) des « sciences humaines et sociales » (sociologie, géographie, etc.) des acteurs des filières de matériaux (artisans, filières des matériaux biosourcés, associations, etc.) et des équipes de concepteurs (agences d’urbanisme et d’architecture). En se situant à l’interface entre la recherche académique et la pratique du projet architectural, urbain et paysager, mes activités de recherche s’appuient sur une approche prospective. Il s’agit d’élaborer des scénarios selon les perceptions du moment sur la base de l'analyse des données disponibles (états des lieux, phénomènes d'émergences) pour rendre visible les conséquences à long terme des choix de la matérialité pour une « conception en connaissance de cause ».
Ces activités se rejoignent selon trois temps : l’approche systémique qui a ici pour objectif d’organiser la connaissance de la matérialité par une approche multi-échelle qui oscille entre la matière première et le territoire. Ensuite, l’approche pragmatique se positionne au sein des modes opératoires des équipes de concepteurs. L’accompagnement du changement de paradigme, qui ouvre et interroge une matérialité post-industrielle, nécessite d’intégrer, de questionner le processus de conception avec une vision multidisciplinaire. Enfin, l’approche didactique qui positionne et contextualise un projet scientifique pour développer une réflexion prospective de la matérialité pour de futurs travaux de recherche.