Toulouse et la transformation de ses grands ensembles, acteurs et culture de projet.

Résumé de la thèse en français :

Le devenir des grands ensembles questionne, et ce depuis la fin même de leur production. A peine achevés, nombre d’entre eux pâtissaient déjà d’une réputation de construction hâtive et éloignée de toute préoccupation énergétique. Ils apparaissent aujourd’hui comme les traces d’une pensée pour la ville bien révolue. Pourtant leur permanence témoigne, au delà d’une forme d’identité, bien des caractères patrimoniaux et interroge la fabrication de la ville sur elle même dans sa capacité à les intégrer durablement.
La question est ici de révéler la forme de durabilité que revêt la vision des acteurs au sein du processus de la transformation des grands ensembles toulousains. La durabilité d’abord prise ici au sens d’une persistance, posant la question d’un patrimoine au regard des ambitions sociales, économiques et écologiques qui concourent à la rendre opérante.
L’hypothèse générale de cette thèse est que les projets de transformation imaginés pour ces grands ensembles sont une réponse à une série d’injonctions, un temps sociales, aujourd’hui énergétiques pour leurs majorités. Des projets qui, bousculés par l’actualité et les politiques de la ville locales ou nationales, obèrent leurs caractères patrimoniaux.
« Patrimoine en devenir » pour certains, voués à la démolition pour d’autres, les grands ensembles divisent sur l’intégration de leurs formes urbaines comme sociales quand bien même de nombreux travaux pointent l’attachement des habitants et leur caractère « identitaire ». Au prisme de la ville durable, il apparaît néanmoins que l’échelle du collectif, la mixité (typologique, d’usage, sociale…), la place de la nature, se révèlent des leviers favorables à une transformation des grands ensembles.
A l’appui de l’analyse des projets à l’œuvre, de réponses à des commandes concrètes, d’entretiens réalisés auprès d’acteurs de cette transformation, d’observations in situ, ce travail propose de caractériser, au regard de démarches reconnues comme vertueuses, la forme de durabilité à laquelle se voient convoquées ces formes urbaines. Il s’agit d’identifier les leviers qui concourent à fédérer des acteurs aux enjeux pourtant différents autour d’une vision durable co-construite. Interroger la réelle place de la maitrise d’usage, l’habitant, pourtant premier concerné, dont l’implication est encouragée dans tous les stades de la conception du projet de transformation, et qui semble pourtant apparaître comme l’acteur ayant le plus faible impact sur les stratégies patrimoniales.
Nous cherchons à observer à quel point l’architecte, intervenant pourtant réputé pour disposer d’une « vision » globale, peut intégrer la question de la durabilité ? De quels outils dispose-t-il ? Comment permettre un meilleur accompagnement des maitres d’ouvrage ? La reconnaissance fine de ce patrimoine bâti, sa valorisation, suffit elle à en assurer la sauvegarde ? Comment rendre efficiente l’ambition de co-constuction du projet au terme d’un processus de concertation durable ?

Résumé de la thèse en anglais:

The future of large housing developments poses a challenge since the very end of their production. From the beginning, many of them were already suffering from a reputation of hurried construction, far removed from any energy concern. Today they appear as the traces of a thought for the city well past. However, their permanence illustrates, beyond a form of identity, many heritage characters and questions the construction of an urban area on itself in its ability to integrate them durably.
The question here is to reveal the form of sustainability carried by the vision of the people involved in the process of transforming large housing developments in Toulouse. Sustainability is here first taken in the sense of persistence, raising the question of a heritage in terms of social, economic and ecological ambitions which contribute to making it effective.
The general hypothesis of this thesis is that the transformation projects imagined for these large housing developments are a response to a series of injunctions, which were at one point social, but are now mainly about energy. Projects that, shaken up by current events and national or local policies, encumber their heritage characters.
"Heritage in the making" for some, doomed to demolition for others, the large housing developments divide on the integration of their urban and social forms even though many works point to the attachment of the inhabitants and their "identity" character. Through the prism of the sustainable city, it nevertheless appears that the scale of the collective, the diversity (typological, of use, social ...), and the place of nature turn out to be effective levers to a transformation of the large housing developments.
In support of the analysis of projects at work, of responses to concrete orders, of interviews with actors of this transformation, of observations in situ, this work proposes to characterize, in light of approaches recognized as virtuous, the form of sustainability to which these urban forms are summoned. It is a matter of identifying the levers that contribute to federate actors with different stakes around a co-built sustainable vision. To question the real place of user’s acknowledgement, the inhabitant, however first concerned, whose involvement is encouraged in all stages of the conception of the transformation project, and yet appears to be the actor with the least impact on heritage strategies.
We want to see how the architect, who is well known for having a global “vision”, can integrate the issue of sustainability? What tools does he have? How can we provide better support for project managers? Is the fine recognition of this built heritage, its valorization, enough to ensure its preservation? How to make the ambition of co-construction of the project efficient at the end of a sustainable consultation process?

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