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Journée d’étude interdisciplinaire doctorant.e.s et jeunes chercheur.e.s - Le fantasme en projet - Toulouse - 19 octobre 2020

Appel à communication - Journée d’étude interdisciplinaire doctorant.e.s et jeunes chercheur.e.s - Le fantasme en projet - Dans le cadre de la journée d’étude, nous analyserons la place du fantasme dans les différentes temporalités de l’élaboration du projet : lors des phases de projection, de représentation, de construction et de réception du projet. Dès lors, si le projet s’ancre dans une réalité territoriale, humaine et politique, comment le fantasme du concepteur se superpose-t-il à ces réalités ? Par ailleurs, le projet exprime-t-il l’impossibilité pour le concepteur à atteindre une adéquation entre réalité et fantasme ?

Le fantasme en projet

Journée d'étude interdisciplinaire doctorant.e.s et jeunes chercheur.e.s

Le fantasme recouvre communément une connotation péjorative du fait qu’il est rapproché d’une vision hallucinatoire pathologique, induisant une rupture avec la réalité. Cette conception négative est héritée de la psychiatrie du XIXe siècle qui opposait réalité et fantasme. Le mot fantasme acquiert un sens nouveau avec la psychanalyse au début XXe siècle, discipline clinique et théorique fondée par Sigmund Freud. Le fantasme amène la production d’un imaginaire qui met en scène un désir inconscient. Pour imaginaire qu’elle soit, cette production se superpose à la réalité. Le fantasme est alors sous-tendu par une insatisfaction qui lui donne sa propulsion imaginaire, l’amenant à se répéter dans le temps. 

C’est en ce sens qu’il est possible de le rapprocher de la démarche du projet. Selon le psychosociologue Jean-Pierre Boutinet, les projets “nous introduisent dans un univers souvent flou, celui des intentions chargées d’infléchir une réalité rétive et paradoxale faite de multiples référents” (Boutinet, 2012). Au travers des expressions du projet, dans ces intentions, peut alors subsister une résistance du fantasme au réel tout en s’incorporant à cette réalité. Cet appel propose alors de situer le «projet» dans cet intervalle entre réalité et fantasme. 

Dans le cadre de la journée d’étude, nous analyserons la place du fantasme dans les différentes temporalités de l’élaboration du projet : lors des phases de projection, de représentation, de construction et de réception du projet. Dès lors, si le projet s’ancre dans une réalité territoriale, humaine et politique, comment le fantasme du concepteur se superpose-t-il à ces réalités ? Par ailleurs, le projet exprime-t-il l’impossibilité pour le concepteur à atteindre une adéquation entre réalité et fantasme ?

Appel à communication

Les communications attendues pourront s’inscrire dans une perspective interdisciplinaire et se situer dans les champs très divers allant de la littérature, des arts à celui de l’architecture. Elles pourront aborder, dans une approche historiographique ou critique, une problématique inscrite dans l’un des axes suivants – ces derniers n’étant cependant pas restrictifs. 

Axe 1 — Circulation des récits : le dessein construit par le fantasme

Dans son acception familière, le mot fantasme fait surgir la notion de « scénario imaginaire» et semble pouvoir nous soustraire au réel (Castanet, 2007). Avant d’agir, l’esprit se projette, imagine, construit une réalité future. Or, ces visions, ces prospectives sont alimentées par du vécu et des savoirs. Aujourd’hui, la transmission des récits, la diffusion des images et le partage des expériences n’ont jamais été aussi intenses. Nous pouvons alors nous demander comment et dans quelle mesure cette circulation influe sur la formation d’un dessein individuel. Est-elle à l’origine de la création de fantasmes ? Quel rôle jouent alors le fantasme et les narrations collectives dans la construction mentale d’un projet individuel ? Comment le fantasme s’inscrit-il dans l’élaboration d’une volonté, dans l’intention d’un acte, dans la projection d’une idée ? 

Axe 2 — Circulation matérielle : le fantasme mis en œuvre dans la concrétisation du projet

Confronté aux limites perceptives de la conscience, le concepteur/l’architecte développe pour agir une configuration augmentée, évolutive et opérationnelle du réel. Configurer le réel augmenté implique de concilier plusieurs interactions entre les membres du système socioculturel et la projection d’artefacts architecturaux, pour concevoir l’environnement écosystémique dans lequel habite l’individu. Dans cette configuration, le fantasme s’inscrit dans l’espace qui sépare le désir de l’action. Celui-ci, se projette dans et vers la culture matérielle qui donne corps à l’imaginaire du concepteur.  Dès lors, quel est le mécanisme par lequel le fantasme trouve dans l’objet (la création de la matière), et non dans la réalité extérieure, les ressources nécessaires à la production imaginaire, où l’imagination prend le pas à des degrés divers sur le réel ?

Axe 3 — Circulation des esthétiques : du fantasme individuel au modèle collectif

Le fantasme est une expression du désir qui semble échapper à la notion de modèle qui est au contraire une structuration faisant référence. Pourtant le fantasme peut laisser quelque chose transparaître dans sa récurrence. On propose l’hypothèse selon laquelle la représentation du projet est une interface qui pourrait laisser filtrer cette récession du fantasme et former à terme un modèle qui parvient à atteindre des imaginaires collectifs. Dans cet axe plus rétrospectif sont attendues des propositions qui puissent évoquer cette transition du fantasme du concepteur aux imaginaires collectifs. Dans quelle mesure l’activité psychique du fantasme peut-elle amener à redéfinir des références collectives par le prisme de la représentation ?

 Modalité de participation

La journée d’étude organisée par le LRA s’adresse aux jeunes chercheur.e.s et doctorant.e.s. Les propositions (de maximum 500 mots) devront préciser leur axe d’inscription et devront être accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique (200 mots). La journée d’étude se tiendra au Château du Mirail sur le site de l’université de Toulouse - Jean - Jaurès au sein du LRA (Laboratoire de recherche en architecture de Toulouse).

 

Les jeunes chercheur.e.s et doctorant.e.s intéressé.e.s sont prié.e.s d’envoyer les propositions aux quatre membres du comité d’organisation :

  • Amel BENGUEDDA – Doctorante, LRA, ENSA Toulouse  - amel.benguedda@toulouse.archi.fr
  • Ann Valérie EPOUDRY – Doctorante, LRA, ENSA Toulouse - valerie.epoudry@toulouse.archi.fr
  • Mathilde THOURON - Doctorante, LRA, ENSA Toulouse - mathilde.thouron@toulouse.archi.fr
  • Alexandre AMAND - Doctorant, LCPI, Université Toulouse Jean -Jaurès - alexandre.amand8131@gmail.com

 

Calendrier prévisionnel 

  • 30 mars 2020 : lancement de l’appel à communication
  • 1 mai : prolongation de l'appel pour cause de déplacement de la J.E
  • 15 juin 2020 : date limite des réceptions des propositions de communication
  • 30 juin 2020 : réponses aux participant.e.s
  • 15 juin 2020 : tenue de la journée d’étude (reporté en raison de la crise sanitaire)
  • 19 octobre 2020 : tenue de la journée d'étude

 

Bibliographie indicative

AUBERT N., (Dir.), L’Individu hypermoderne, Ramonville Saint Agne, Erès, 2004.
BOUTINET JP, Anthropologie du projet, Collection Quadrige, Presses Universitaires de France, 2012
CASTANET D., « Fantasme et réel », L’en-je lacanien, 2007/2 (n° 9), p. 101-118. DOI : 10.3917/enje.009.0101. URL : https://www.cairn.info/revue-l-en-je-lacanien-2007-2-page-101.htm
BOUTINET J.-P., Psychologie des conduites à projet, Coll. Que-sais-je, Puf, 128p., 2014
DÉMIANS A., «Carte blanche : Les architectes et le(s) pouvoir(s)» In : Office et Culture, nov. 2013, n°30.
GIUST-DESPRAIRIES F., L’imaginaire collectif, sans lieu, Eres, 2004. Google-Books-ID: rBi9BQAAQBAJ.  
GRALL C., Récit de fiction et représentation mentale, sans lieu, Publication Univ Rouen Havre, 2007.
GUIBERT D., Réalisme et architecture : L’imaginaire technique dans le projet moderne, Bruxelles/Liège, Mardaga (coll. Architecture + Recherche), 1987.
LE BERRE R., De Rêves et de Papiers, 547 jours avec les mineurs isolés étrangers, Paris, La Découverte, 2017, 180 pages.
SCARFONE D., « Fantasme et processus de fantasmatisation », In : Revue française de psychosomatique, n° 50, no2, 1er novembre 2016, p. 47-68.
WARNIER J-P., Construire la culture matérielle, Presses Universitaires de France, 1999.

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