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L’éclairage patrimonial à l’épreuve des nuits contemporaines : une fabrique architecturale à la lisière du visible dans les scénographies muséales et nocturnes

Thèse préparée par Edgar Vela Pallares

  • Titre de la thèse :  L’éclairage patrimonial à l’épreuve des nuits contemporaines : une fabrique architecturale à la lisière du visible dans les scénographies muséales et nocturnes
  • École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (TESC)
  • Date de la première inscription en doctorat : octobre 2024
  • Soutenance prévue en : octobre 2027
  • Financement : Demande CIFRE en cours en partenariat avec l’agence 8’18”

Encadrement

  • Directeur de thèse : GWIAZDZINSKI Luc, Professeur, ENSA Toulouse
  • (co)Directeur(trice) de thèse : 

Comité de suivi individuel

    • Daniel Estevez, spécialiste du domaine – HDR Architecture, LRA (EA 7413)
    • Céline Tritz, membre extérieure au domaine de recherche – MDC Géographie, Université Grenoble-Alpes. Laboratoire PACTE (UMR 5194)
    • Juan Carlos Rojas Arias, MDC Sciences et techniques pour l’architecture, LRA (EA 7413)
    • Samuel Balti, MDC Géographie et Aménagement, LRA (EA 7413)

          Planning des réunions sur la période 20xx-20xx

          • Date de la réunion 1, documents produits pour les réunions réalisées (rapports d'étape, compte rendu du comité de thèse)
          • Date de la réunion 2, documents produits pour les réunions réalisées (rapports d'étape, compte rendu du comité de thèse)

          Planning des déplacements hors laboratoire

          • Participation à des séminaires, des colloques, des journées d'études:
          • Campagnes d'entretien, d'enquêtes, d'observation, de mesures:
          • Rencontres-clés dans le déroulement de la thèse :

          Lieu (Pays) : date début-date fin

          Résumé

          Ce projet de recherche doctorale vise à explorer le rôle de l'éclairage patrimonial (architectural, muséographique, urbain) et son potentiel au-delà de ses fonctions strictement pragmatiques, sécuritaire et fonctionnelle. Il s'agit de réévaluer l'éclairage comme un moyen de révéler l'identité nocturne des espaces tout en intégrant les impératifs écologiques et sociaux contemporains (Narboni, 2012). Cette approche globale, s'étend au-delà des phases classiques de la fabrication de la lumière, sa conception et mise en place, en intégrant l'évaluation continue de la perception des utilisateurs et l'adaptation des dispositifs lumineux. Ce sont autant d’aspects encore peu explorés dans les champs scientifique, académique et industriel.

          Face aux défis écologiques contemporains, notamment la transition écologique et la pollution lumineuse et leurs conséquences néfastes sur la biodiversité, cette recherche propose une analyse épistémologique approfondie des interactions entre lumière et patrimoine à l’intérieur de bâtiments comme à l’extérieur. Elle examine comment l'éclairage peut générer des atmosphères sensorielles immersives particulières, tout en respectant les écosystèmes nocturnes, le bien-être des usagers et en optimisant les ressources énergétiques (Maoussawi, 2022). L'objectif est de concevoir des expériences lumineuses capables de transformer la perception des lieux patrimoniaux, en créant de nouveaux usages et en favorisant une connexion plus profonde avec leur histoire et leur matérialité.

          Cette réflexion dépasse la simple gestion de la lumière et des « trames noires » pour s'inscrire dans une approche plus large des « Night Studies », qui considèrent la nuit comme un espace-temps singulier, à la fois support de sociabilités, de mobilités et d'expérimentations urbaines (Gwiazdzinski, 2003, 2005, 2009, 2016) et écosystème aux équilibres fragiles. En intégrant spécifiquement la notion d'obscurité par une « mise au noir » — comprise non pas comme une absence subie, mais comme un outil de conception volontaire (Thouron, 2021) —, ce projet cherche à établir de nouveaux dialogues entre lumière, ombre signifiante, matière et émotion. En réintroduisant les dynamiques temporelles et les rythmes saisonniers et sensibles qui modulent la ville 24 heures sur 24, l'éclairage peut être repensé au-delà des paradigmes classiques. Cette approche hybride intègre les logiques de transformation urbaine (Gwiazdzinski et al., 2020) et les exigences de médiation muséale et patrimoniale (Thouron, 2021 ; Gobbato, 2024), permettant de mieux saisir la complexité de la « condition nocturne » (Gwiazdzinski, 2014) et de sublimer l'atmosphère des espaces culturels, en redéfinissant ces environnements comme de véritables terrains d'expérimentation esthétique et sensorielle. (Zumthor, 2006 ; Mons, 2014)

          Cette étude s'appuie également sur les travaux liés à la scénographie de la lumière et à son rôle dans la médiation des espaces, notamment dans le cadre muséal, où la lumière devient un véritable vecteur de narration et d'interprétation spatiale (Gobbato, 2024) grâce au dialogue avec son négatif, l'obscurité intentionnelle (Thouron, 2021). Ces questionnements permettent d'élargir le champ de l'éclairage patrimonial en envisageant des stratégies sensibles et adaptatives capables de dialoguer avec le patrimoine, d'en révéler les subtilités et d'accompagner une régénération écosystémique permanente des territoires nocturnes (Mayor, 2016 ; Gwiazdzinski, 2024) dans une logique de « territoire apprenant » qui « est un lieu, un temps et un réseau où l’on favorise l’apprentissage in situ et in vivo, hors les murs des institutions, en associant d’autres acteurs de l’environnement » (Cholat, Gwiazdzinski, 2020). En dépassant les cadres traditionnels de la fabrique de la lumière, cette approche ouvre également la voie à une pédagogie de l’éclairage artificiel, essentielle pour maîtriser les jeux d'ombre signifiante et de lumière, prendre soin des ambiances (Fiori, 2008) et pour transformer durablement notre rapport sensible avec les métropoles en mutation, au service de la valorisation du patrimoine.

          Dans le cadre méthodologique de ce projet de thèse, il s’agira notamment de comprendre le comportement des individus immergés (Alston, 2016) dans un environnement éclairé à partir de différents dispositifs techniques (Feltrin et al., 2020 ; Falk et al., 1992), en analysant les retours d’expérience et les adaptations de sites intérieurs (musées, salles d’exposition), extérieurs (espaces publics, parcs) et de voies de circulation (pistes cyclables, trottoirs), notamment sur des réalisations et projets de l’entreprise 8’18’’. Pour cela, différents protocoles seront croisés sur des situations et sites variés : parcours commentés enregistrés du chercheur et d’autres personnes en immersion, observation de personnes immergées, questionnaires post-immersion, ainsi que le recueil de données objectives (oculométrie (Ju,2019), mesure de la fréquence cardiaque, suivi réel par GPS, détecteur de présence, cartographie sensible du parcours), permettant d’analyser en temps réel l’impact des conditions « infraliminales » Gobbato, 2022) d’éclairage, qui pourront varier au fil de l’expérience (Cuttle, 2007 ; Gobbato, 2024 ; Druzik & Michalski, 2012). Cette approche méthodologique multiscalaire et multimodale vise à développer, tester et décliner des outils innovants pour améliorer, voire inventer, des conceptions lumière adaptées à la médiation, à la perception et à l’expérience du public dans les espaces patrimoniaux (Cuttle, 2007 ; Innes, 2012; Edensor, 2017).

          Mots-clefs

          éclairage patrimonial, architecture, conception lumière, lumière – matière – émotion, ombre signifiante, obscurité intentionnelle, mise au noir, atmosphères sensorielles nocturnes, territoire apprenant 

          Identifiants

          IdHAL : prenom.nom
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