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Nouvelles dynamiques des milieux ruraux : les silos coopératifs agricoles céréaliers comme levier de reterritorialisation des petites villes du Gers.

Thèse préparée par Sara Estanguet

  • Titre de la thèse :  Nouvelles dynamiques des milieux ruraux : les silos coopératifs agricoles céréaliers comme levier de reterritorialisation des petites villes du Gers
  • École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (TESC)
  • Date de la première inscription en doctorat : octobre 2024
  • Soutenance prévue en : octobre 2027
  • Financement : contrat doctoral (MC + CAUE32) du 1/1/25 au 31/12/27

Encadrement

  • Directeur de thèse : PAPILLAULT Rémi, Professeur HDR à l'ENSA-Toulouse
  • (co)Directeur(trice) de thèse : LEGER SMITH Anaïs, Maîtresse de Conférences, ENSA-Toulouse

Comité de suivi individuel

  • Sylvie Salles, Professeure HDR (Laboratoire de recherche en projet de paysage)
  • Maureen Certain, Maîtresse de conférences associée, Chercheuse associée (LRA)

Planning des réunions sur la période 20xx-20xx

  • Date de la réunion 1, documents produits pour les réunions réalisées (rapports d'étape, compte rendu du comité de thèse)
  • Date de la réunion 2, documents produits pour les réunions réalisées (rapports d'étape, compte rendu du comité de thèse)

Planning des déplacements hors laboratoire

  • Participation à des séminaires, des colloques, des journées d'études:
  • Campagnes d'entretien, d'enquêtes, d'observation, de mesures:
  • Rencontres-clés dans le déroulement de la thèse :

Lieu (Pays) : date début-date fin

Résumé

Les silos coopératifs agricoles sont des héritages des débuts de l’industrialisation de l’agriculture. Ils sont des symboles culturels mais aussi des repères visuels dans le paysage rural. Leurs volumes imposants et leurs formes brutes témoignent d'une expertise, d’une pensée technique et logistique du stockage des produits de l'agriculture, spécifique territoire. Ces silos sont perçus comme des communs négatifs1. néanmoins, ils peuvent jouer un rôle crucial dans la réactivation des bourgs-centre et leur territoire, de par leur caractéristiques architecturales, urbaines, et leur insertion dans un socio-écosystème paysager. Initialement, le besoin de transport du grain et son acheminement à des lieux de transformation ont induit une répartition et une mise en réseaux de ces plateformes logistiques. Ce réseau de liaison, pensé sur les systèmes infra-structurels (voirie, voie ferrée, cours d’eau), a généré des unités répétées et hiérarchisées2, en campagne et en périphérie des tissus habités. Ce réseau permettait d’assurer la répartition et la circulation et le stockage du grain au sein des campagnes. Les silos coopératifs sont des unités architecturales pensées en réseau, inscrites dans une système foncier ou un système agricole, le tout formant un maillage urbain, territorial et paysager. Mais ces plateformes ont vu le jour dans un monde agricole qui n’est plus celui d’aujourd’hui. La mondialisation a engendré un changement d’échelle à plusieurs niveaux : elle a vu naître un modèle de production intensif, entraînant le développement des machines et le changement d’échelle des outils de production. Enfin, nécessitant de plus grosses capacités de stockage, les silos coopératifs ont eux aussi dû s’agrandir. Ce basculement de système productif, associé à la dynamique d’extension des bourgs, a laissé deux types de délaissés : 

- dans les bourgs, des friches agricoles hors d’usage présentant des défis (amiante, pollution) pour leur réemploi. Dans ce premier cas, ces sites sont de véritables ressources à la fois matérielle et foncière.

- en campagne, des sites obsolètes hors d’échelle. Ces sites restent néanmoins à l’interface de systèmes naturels (haies, bocages, cours d’eau et alignements arborés) ce qui leur confère un rôle de lien, de connecteur, entre les différents éléments du paysage. En intégrant ces infrastructures dans une approche projectuelle, il s’agit de repenser comment ces sites de silos peuvent soutenir un système en interaction constante avec son environnement en profondeur : 

- en se réappropriant ce foncier et ces architectures, on pourrait penser un développement urbain fondé sur la réappropriation et le réemploi d’un patrimoine architectural qui se base sur un héritage de commun, et ainsi renouer avec l’essence des coopératives.

- en activant une agriculture régénératrice, non plus celle centrée uniquement sur la production intensive, mais celle qui préserve ses sols, les silos deviendraient des catalyseurs de nouveaux paysages en évolution.

Cette recherche s’inscrit dans la continuité des réflexions naissantes au sein des écoles d’architecture sur les nouvelles ruralités, et plus largement la réconciliation entre agriculture et architecture. La recherche fait l’hypothèse qu’à travers ces systèmes inter-relationnel transcalaires que sont les silos, à la fois symboles d’un besoin de faire ensemble, et supports logistiques au service d’un territoire et d’un maillage éco-paysager, ce lien peut se créer, et les mondes pourront se décloisonner, dialoguer. Cette réflexion a également comme préoccupation sous-jacente, la pensée commune d’une transition de nos campagnes, en pensant un processus de reterritorialisation des tissus bâtis et des tissus agricoles, pour œuvrer à leur ré-inscription dans un patrimoine et une économie locale.

Protocole de la recherche sur le déjà-là : relever pour comprendre puis ré-inventer 

Les outils mobilisés, tels que l’atlas, le reportage photo et l’inventaire de micro situations, permettront de relever un corpus resserré permettant de comprendre l’imbrication des enjeux et des défis que les silos représentent sur le plan architectural, urbain, et comment ils peuvent participer à dynamiser des centres-bourgs, tout en étant imbriqués dans une échelle territoriale. En effet, ces structures ne représentent pas seulement des éléments physiques du paysage rural, elles identifient un territoire en affirmant une dominance agricole. Elles peuvent donc servir de catalyseurs pour la revitalisation spatiale, économique, mais aussi culturelle et sociale des communautés rurales. Cette recherche avance trois hypothèses pour revaloriser l'héritage des silos agricoles :

- à l’échelle paysagère, les silos pourraient être réinvestis pour dynamiser des circuits économiques durables, intégrer de nouvelles filières et favoriser une agriculture qui renforce les écosystèmes locaux et la biodiversité.

- comme ponts territoriaux, en valorisant leur rôle historique et foncier, ces structures pourraient servir de passerelles entre centres-bourgs et campagnes, encourageant une réappropriation communautaire des espaces et le renouvellement des liens sociaux.

- en tant que symboles patrimoniaux, leur potentiel architectural et patrimonial pourrait transformer ces communs négatifs en repères symboliques d’un paysage agricole partagé, intégrés dans des stratégies hybrides pour recomposer des territoires dynamiques.

Alors, comment réactiver l’héritage des silos coopératifs pour en faire de véritables leviers de reterritorialisation ? De quelle manière ces infrastructures, en étant réinvesties à l’échelle paysagère, en dynamisant des circuits économiques alternatifs, en jouant leur rôle historique de ponts entre centres-bourgs et campagnes, en révélant leur potentiel architectural et patrimonial, peuvent-elles favoriser l’émergence de nouvelles ruralités fondées sur une pratique régénératrice globale des territoires ?

1 Dans le colloque "Catalyser des mondes. Vers un approfondissement des territoires par l’agriculture", les communs négatifs sont employés pour parler des externalités générées par l’agriculture intensive, qui ont eut un aspect destructeurs sur l’environnement mais aussi sur les communautés.Ces communs négatifs sont mis en opposition avec la biodiversité et les sols, comme étant des éléments « communs positifs ». Le terme des « commun négatifs » sont utilisés pour définir des éléments bâtis et parfois non bâtis, qui menace l’ « habitabilité de la planète ». Source : https://erps.archi.fr/wp-content/uploads/2023/10/20230619_Appel-a Contributions_ERPS_OCSAUSSER_Ensa-de-Paris-est_Catalyser-des-mondes_compressed.pdf 2 Il existe 3 échelles dans la typologie bâtie des silos coopératifs agricoles : les silos de collecte, premier jalon de la chaîne de récole du grain, les silos de stockage (stockage courte durée) puis enfin les centres de stockage (stockage longue durée).

Source : dossier CAUE32

Mots-clefs

Nouvelles ruralités, silo céréalier coopératif, patrimoine agro-industriel, socio-agro-ecosystèmes paysagers, (a)ménagement territorial, régénération territoriale

Identifiants

IdHAL : prenom.nom
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