Conférences du Séminaire Rythmologies

Ce séminaire interdisciplinaire et pluriannuel est coordonné par Luc Gwiazdzinski (ENSA, LRA) et Christian Graff (UGA, LPNC) dans le cadre de l’axe éponyme "Rythmologies" de la MSH-Alpes et en partenariat avec le Laboratoire de Recherche en Architecture (LRA - ENSA Toulouse), le Laboratoire de sociologie urbaine (LASUR - EPFL) et le Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (LPNC - CNRS, UGA, USMB).
Un mardi par mois (de 12h à 14h) il accueille un·e invité·e pour une conférence suivie d’échanges. Ces rencontres, en visioconférence (sans inscription), sont publiques et ouvertes à tous.
L’objectif de ce cycle de conférences est de poursuivre l’exploration d’un concept encore largement sous-équipé et d’approfondir l'enjeu critique, selon une double perspective, contemporaine et historique.

Le cycle de conférences 2023-2024 permettra d’approfondir les réflexions déjà engagées sur les approches du rythme dans la fabrique architecturale et urbaine avec l’architecte Nguyen Mạnh Tuấn de Hanoï (Vietnam), dans l’espace public avec l’urbaniste Abdellah Moussalih de Tetouan (Maroc) et dans l’approche des ambiances avec l’architecte et géographe Pascal Amphoux (Suisse).
Nous poursuivrons également les réflexions engagées sur le numérique avec le géographe Philippe Vidal sur les Rythmes des politiques publiques, habitants, territoires et le numérique.
Nous explorerons d’autres approches du rythme dans les arts. Dans la musique d’abord avec le musicologue Jean-Marc Chouvel, autour des derniers développements sur l’analyse cognitive des œuvres musicales. Dans la photographie ensuite autour notamment des représentations du rythme avec Danièle Méaux, qui s’intéressera à des expériences de photographie au fil de l’eau.
Enfin, nous finirons par la fête avec une exploration des « rythmes de la fête » avec Emmanuelle Lallemand, anthropologue.

Les vidéos des conférences du Séminaire "Rythmologies" sont accessibles en rediffusion sur la chaîne Youtube de la MSH Alpes.

Programme des conférence du cycle 2024-2025:

Rythmes et arts de la guerre

11 sept. 2024
Première conférence du séminaire Rythmologies (édition 2024-2025) avec Gérald Arboit, historien du renseignement.

Si "la guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas" (Paul Valéry), elle est d’abord une activité rythmée par des étapes et des échelles différentes. Pour bien les appréhender, une approche typologique s’impose (stratégique/tactique/opérative). Cette approche dynamique permet de repérer les temporalités qui se jouent à chaque étape, induisant des médiations, ouvertes ou secrètes, d’acteurs variés qui répondent à des moments bien définis de la guerre, de son avant jusqu’à son après. Elle induit également des dimensions et des adaptations différentes, selon que l’on soit civil ou militaire, selon que le conflit soit localisé ou total. Elle induit donc des anticipations pour protéger la paix ou préparer la paix. Toutes ces activités ne sont jamais placées sur le même plan, pas plus qu’elles ne concernent les mêmes acteurs.

L'intervenant

Gérald Arboit est docteur en histoire contemporaine. Titulaire d’une habilitation à diriger des recherches, portant sur l’histoire des services de renseignement français depuis 1856 à 2012, il a également travaillé sur le thème du renseignement économique, à l’occasion d’une Bourse formation recherche du ministère de la Recherche du Grand-Duché de Luxembourg, à travers l’exemple de la sidérurgie luxembourgeoise. Membre associé du SIRICE (Sorbonne, Paris), il est responsable de l’axe "Études du Renseignement" au Conservatoire national des Arts et Métiers / ESDR3C.

En pratique: ouvert à tous, sans inscription
Lien: https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/92296972205?pwd=hPkneuXM_l2i5oMwWmXYOJhqB6P6fw.zG7xOHwdXvWmZvJT#success
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Habiter les fluctuations. Villages flottants sur les bords du Fleuve rouge aux marges de la métropole de Hanoï - Thibault Cassagne.
Ménager les territoires et le vivant. Conciliation des rythmes urbains et des rythmes non humains dans la programmation urbaine - David Lucot.

09 oct. 2024

La première contribution s’intéressera aux marges fluviales de Hanoï en prenant comme cas d’étude le village flottant de Bai Giua, l’un des établissements villageois qui ponctue les rives du Fleuve Rouge de la capitale vietnamienne. Dans un premier temps, il s’agira d’examiner ce mode d’habiter informel par le prisme des temporalités et des usages : fluctuations du fleuve, pulsations et influence de la ville, saisonnalité des cultures, flux migratoires… Dans un second temps nous questionnerons la place du temporaire, du souple et du fragile dans une métropole planifiée du sud-est asiatique. Au-delà des aspects théoriques, nous débattrons également des conditions du maintien de ces agencements alternatifs pour une ville de Hanoi plus malléable et inclusive et de la possible contribution d’une approche rythmique aux réflexions des aménageurs locaux et internationaux qui commencent à s’intéresser à ces approches.

Thibault Cassagne est architecte et doctorant en première année de thèse au laboratoire LRA rattaché à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Toulouse (ENSAT) en lien avec l’HAU à Hanoï. Sa recherche s'intéresse aux modes d’habiter les lisières fluviales de la métropole de Hanoï au Vietnam par le prisme des rythmes, des temporalités, des usages et de la malléabilité. Il s’intéresse notamment aux dynamiques des villages flottants du nord de Hanoï qui se déploient de loin en loin le long du fleuve rouge et sont sans cesse repoussés au loin par l’urbanisation et les tentatives d’endiguement progressif.

La seconde intervention portera sur les pistes de conciliation des rythmes urbains et des rythmes non-humains. Il s'agira d’abord de comprendre les rythmes qui animent les villes, de distinguer les rythmes du milieu et ceux des individus puis d’identifier les formes de désynchronisation qui existent entre les rythmes humains et ceux des autres vivants. On montrera notamment comment l'humanité, puis la ville comme habitat anthropique, ont développé des rythmes synthétiques, se désynchronisant progressivement des rythmes de leurs milieux. On s’interrogera sur les façons de retrouver une synchronie entre l'ensemble de ces rythmes, de repenser leurs articulations avant d’imaginer comment toutes les lignes, toutes ces manières de fluer peuvent cohabiter. Dans ce cadre, les outils à disposition des urbanistes seront questionnés afin d'envisager de nouvelles approches, pour sortir de la ville « anthroporythmée » et tenter d’en faire un habitat plus favorable au vivant humain et non-humain.

David Lucot est doctorant et chef de projets dans l'agence de programmation urbaine A et cetera. Architecte de formation, puis spécialisé dans l'écologie et le paysage, il mène une thèse (Laboratoire LRA ENSA Toulouse & Laboratoire ESE AgroParisTech) autour de la prise en compte des rythmes du vivant dans nos manières de faire la ville. À travers une approche sensible, ses travaux de recherche ont vocation à transformer les outils de la fabrique urbaine pour une meilleure cohabitation entre vivant, humain et non-humain, ménager notre milieu pour le rendre plus propice à l'habitabilité.

En pratique: ouvert à tous, sans inscription
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Rythmes photovoltaïques

13 nov. 2024
avec Richard Perez, spécialiste de l’énergie solaire

La ressource solaire à la surface de la Terre est influencée par des rythmes astronomiques réguliers et des rythmes météorologiques aléatoires, notamment l'ennuagement. Considérées comme intermittentes, l'énergie solaire, et l’énergie éolienne qui en est dérivée, ne correspondent pas aux exigences de régularité de nos économies, ce qui conduit souvent à leur rejet. Après s’être adapté depuis toujours à ces énergies essentielles à la vie sur Terre, elles ont été récemment remplacées par des énergies fossiles et fissiles aux sources temporairement maitrisées, au prix de graves dégradations environnementales. L'énergie solaire peut néanmoins être adaptée aux besoins humains de manière économique. Le séminaire explore comment la « puissance renouvelable ferme » peut transformer les rythmes solaires en rythmes humains pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux de manière durable, comme le montreront les travaux récents entrepris sous l’égide de l’Agence Internationale de l’Energie.

L'intervenant

Après une carrière à la tête de la recherche sur l’énergie solaire à l’Université d’État de New York à Albany, Richard Perez est désormais conseiller scientifique dans l’industrie solaire. Il dirige une équipe multinationale axée sur la production stable d’énergie renouvelable sous l’égide de l’Agence Internationale de l’Énergie. Avec plus de 300 publications, R. Perez a apporté des contributions significatives au domaine. Ses modèles de rayonnement solaire ont joué et continuent à jouer un rôle essentiel dans la conception de nombreuses centrales solaires mondiales. Reconnu à l’échelle internationale, il a reçu de nombreuses distinctions pour ses recherches fondamentales sur l’énergie solaire dont le prix Farrington Daniels de l'International Energy Society.

La cadence, le rythme et la pulsation 

11 déc. 2024
avec Pascal Amphoux, architecte - chercheur associé, équipe CRESSON (Laboratoire AAU)

Programme complet du cycle 2024-2025

Programme des conférences du cycle 2023-2024:

Rythmes et arts de la guerre

31 oct. 2023
Première conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec Gérald Arboit, historien du renseignement.

Derniers développements de l’analyse cognitive des œuvres musicales

7 nov. 2023
Conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec le musicologue Jean-Marc Chouvel.

Rythmes et espaces publics au Maroc

12 déc. 2023
Conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec l'urbaniste Abdellah Moussalih.

Rythmes de la ville Vietnamienne

 le 12 mars 2024, de 12h à 14h (en visioconférence)
Conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec l'architecte Nguyen Mạnh Tuấn.

Diplômé de l’Université d’architecture de Hanoï, Nguyen Mạnh Tuấn a suivi une formation en stratégie urbaine, patrimoine et développement durable à l’Université d’architecture de Hanoï et à l’Université d’architecture de Toulouse. Il est également diplômé du Center for Architectural Sciences and Ecology (CASE), en collaboration entre Skidmore, Owings & Merrill et Rensselaer Polytechnic à New York. Tuan Manh Nguyen a créé le cabinet d’architecture Kecho Collective à Hanoï en 2018 après 10 ans d’expérience aux États-Unis. Il travaille actuellement sur différents projets liés à la conception écologique à différentes échelles spatiales et temporelles. De nombreux projets sont réalisés en bambou, des petites maisons de ville à des projets culturels et hôteliers. Il est également chargé de cours à l’Université d’architecture de Hanoï, enseignant au Département d’architecture avancée et au Programme d’études supérieures en architecture (DEA). Ambassadeur mondial du bambou, il s’engage à promouvoir l’innovation en bambou au Vietnam et dans le monde entier.
En Pratique
Public : À destination des enseignant·e·s - chercheur·e·s, des doctorant·es, des étudiant·e·s et du public non académique intéressé par ces questions.
Visioconférence, sans inscription.
Attention nouveau lien Zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/s/92027987422
ID de réunion : 920 2798 7422
Code secret : 691829
Toutes les informations concernant cette séance sont également disponibles ici : https://www.msh-alpes.fr/actualites/rythmes-ville-vietnamienne

Rythmes et temporalités du numérique territorial

20 mar. 2024, de 12h à 14h (en visioconférence)  
Conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec le géographe Philippe Vidal.

Lors de cette conférence sur le rythme et les temporalités du numérique territorial, il s’agira de décrypter de façon diachronique et synchronique les 30 ans de développement numérique des territoires. Au gré des besoins exprimés, souvent sous le sceau de l’urgence et des idéologies politiques du moment, les rythmes du numérique territorial ont fluctué. Ainsi, les annonces successives qui prennent date depuis 1994 sur le déploiement infrastructurel se confrontent irrémédiablement à des couvertures incomplètes, les ambitions de smart city des années 2010 s’expriment avec plus de retenue en 2020, tandis que l’offre privée qui a pris un temps d’avance sur le public dans le domaine des services à la population, se confrontent aujourd’hui à une volonté de régulation publique. Il en ressort une volonté de temporiser avec les velléités privées tout en accélérant la montée en ingénierie numérique des collectivités territoriales. Cette histoire du numérique territorial s’écrit dans la tension entre irruption brutale et douce insertion, dans un rythme et des temporalités finalement assez chaotiques.

Philippe Vidal est professeur en Géographie et Aménagement à l’Université Le Havre Normandie. Membre du laboratoire UMR IDEES Le Havre, ses travaux portent sur les conséquences géographiques de l’insertion du numérique au sein des territoires.

En Pratique
Visioconférence, sans inscription. À destination des enseignant·e·s - chercheur·e·s, doctorant·es, étudiant·e·s et du public intéressé par ces questions.Nouveau lien Zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/92027987422?pwd=TE84M0VwUDNod05SSUhYN3Zha1k3QT09
ID de réunion : 920 2798 7422 | Code secret : 691829

La cadence, le rythme et la pulsation

3 avr. 2024
Conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec l'architecte Pascal Amphoux.

En repartant (ou non) d’un texte ancien intitulé « La valse des ambiances », cet exposé sera l’occasion d’essayer de mettre en perspective une série d’homologies conceptuelles pour donner corps et vie à une triade que le suivi épisodique de ce séminaire m’a peu à peu suggérée entre trois termes : la cadence, le rythme et la pulsation. Si ces trois notions, semblables, sont parfois prises les unes pour les autres, elles ont pourtant des connotations différentes, sur lesquelles il est peut-être possible de s’accorder pour refonder les linéaments d’une écologie opératoire du rythme et des temporalités.
 
Pascal Amphoux est gérant du bureau d'études Contrepoint, Projets urbains à Lausanne et expert auprès de diverses institutions suisses, françaises ou européennes. Il est également chercheur associé au CRESSON (Centre de recherche sur l’espace sonore & l’environnement urbain, Ecole d’Architecture de Grenoble, UMR CNRS AAU), et a été professeur des écoles d'architecture (ENSA Nantes, 2003-2021).

En Pratique
Nouveau lien Zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/92027987422?pwd=TE84M0VwUDNod05SSUhYN3Zha1k3QT09
ID de réunion : 920 2798 7422  | Code secret : 691829
Informations également disponibles ici : https://www.msh-alpes.fr/actualites/cadence-rythme-et-pulsation

Photographier au fil de l’eau
15 mai. 2024, de 12h à 14h (en visioconférence)  

Conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec la spécialiste de la photographie contemporaine, Danièle Méaux (Université de Saint-Étienne).

Les rythmes du phénomène festif, entre ambivalence et cadence dans nos sociétés contemporaines

5 juin. 2024, de 12h à 14h (en visioconférence)  
Dernière conférence du séminaire Rythmologies (édition 2023-2024) avec l'anthropologue Emmanuelle Lallemand.

Si les anthropologues ont défini la fête comme catégorie universelle de l’excès, de la rupture temporelle et de l’inversion de l’ordre coutumier, que dire des fêtes dans nos sociétés contemporaines, univers de fêtes organisées, contrôlées, institutionnalisées, professionnalisées, voire industrialisées. Nos sociétés contemporaines n’échappent pas à la pulsion festive, voire en font un levier de développement aussi bien économique que culturel, si bien que nous nous interrogeons davantage sur le « phénomène festif » que sur la fête « en soi ». Comment penser les mutations et continuités, les déstructurations et recompositions du phénomène festif ? Que nous disent les fêtes de nos ambivalences sociales et politiques ? Comment penser le phénomène festif comme "cadence", au sens de rythme de l'accentuation ?

Emmanuelle Lallement est anthropologue, spécialiste de l’anthropologie contemporaine et urbaine. Elle est professeure des universités à l'Institut d'Etudes Européennes (Université Paris 8) où elle est responsable du parcours de master Villes Européennes, urbanisme, aménagement et dynamiques sociales. Elle est chercheuse au LAVUE (Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement) et membre de l'équipe ALTER. Elle développe des recherches sur les villes, à partir d'une ethnographie des situations urbaines festives, commerciales, touristiques, culturelles, à Paris en particulier. Elle est également responsable de l'axe Penser la ville contemporaine à la Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord. Ses recherches récentes portent sur les usages sociaux et politiques des fêtes et des rassemblements festifs contemporains.

Lien : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/92027987422?pwd=TE84M0VwUDNod05SSUhYN3Zha1k3QT09#success

• Voir aussi: Programme des conférences précédentes 2022-2023

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