ACCLIMAT
Objet scientifique
Le projet ACCLIMAT propose d’étudier les interactions entre les processus de développement urbain, de microclimat urbain et le changement climatique, à l’aide d’une plateforme interdisciplinaire de modélisation numérique. L’évaluation scientifique, à l’aide d’indicateurs multicritères, apporte des pistes pour l’adaptation de la ville au changement climatique, en identifiant d’une part les leviers socio-économiques qui agissent sur les processus d’expansion urbaine, et d’autre part les impacts de leur interaction avec le changement climatique, en terme de microclimat urbain, consommation énergétique, confort des habitants. La méthode du projet se décompose en 5 étapes :
- La définition de bases de données pour les trois échelles intervenant dans le système ville.
- La définition de scénarios prospectifs (ou récits) par consultation d’experts.
- La mise en œuvre de modèles prospectifs traduisant les différents scénarios préétablis.
- La simulation « physique » des différentes villes créées par les modèles prospectifs.
- L’évaluation de ces villes au travers d’une analyse croisée.
Méthode du projet
Terrain d'étude
Agglomération Toulousaine
Partenariat
- GAME - CNRM (Centre National de Recherche Météorologique de Météo-France – Groupe d’étude de l’Atmosphère Météorologique) - Porteur du projet
- LRA (Laboratoire de Recherche en Architecture)
- AUAT (Agence d'Urbanisme et d'Aménagement Toulouse aire urbaine)
- CERFACS (Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique)
- CIRED (Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement)
- GEODE (GEOgraphie De l’Environnement)
- ONERA (Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales)
Financement
Ce projet de recherche est financé par la fondation STAE (Fondation Sciences et Technologies pour l'Aéronautique et l'Espace) pour un budget de 753,7 k€ dont 47,9 k€ pour le LRA.
Période de réalisation
Juin 2010 à décembre 2013.
Résultats
Le projet a permis de tester 7 scénarios d’aménagement de la ville et d'apporter de nouveaux éclairages sur les impacts sur le très long terme de divers leviers d’aménagement urbain.
Le premier enseignement à retenir est que, pour être efficace, une politique ambitieuse d'urbanisation nécessite d'être mise en œuvre rapidement.
Par ailleurs, nous avons mis en évidence que les dispositifs de ceinture verte - interdisant (ou limitant fortement) toute construction dans une bande en périphérie - peuvent avoir sur le long terme l'effet inverse de celui escompté au départ. En cas d'affluence forte de population dans l'agglomération, nombre de ménages s'installeront non pas à l'intérieur de la ceinture verte, mais à l'extérieur, augmentant fortement les mouvements pendulaires journaliers.
En ce qui concerne le climat en ville, l'influence de la végétation est bénéfique puisqu'elle permet de contrecarrer l'effet d'îlot de chaleur urbain lié à l'accroissement de la population. Le projet montre également que cette végétalisation de la ville est compatible avec de fortes densités.
Les consommations énergétiques sont principalement influencées par la technologie des bâtiments et les usages. Un levier potentiellement efficace consiste donc à agir pour améliorer les comportements énergétiques des habitants: un comportement vertueux peut permettre à lui seul de diminuer d'un tiers la consommation de chauffage et par trois celle de climatisation. Rénover les bâtiments permet de faire baisser encore plus le besoin en chauffage.
De manière générale, on peut noter que le réchauffement climatique associé à l’effet d’ilot de chaleur urbain a pour conséquence de réduire les consommations énergétiques de chauffage et de climatisation, même dans le scénario le plus défavorable. Cependant, cela aura des conséquences probables en terme de confort, de santé et de biodiversité.
Par ailleurs, la part de la climatisation dans la consommation totale des bâtiments augmente très largement. Ce changement des usages de l’énergie nécessitera une mutation majeure du bouquet énergétique, avec un impact sur le système de production , de distribution et de stockage de l’énergie.
Implication au sein du LRA
- Luc Adolphe, responsable scientifique pour le LRA
- Marion Bonhomme, doctorante pendant la durée du projet
- Serge Faraut, chercheur LRA
- Hassan Ait Haddou, postdoctorant pendant la première année du projet
Documents téléchargeables
- Rapport final du projet ACCLIMAT
- Les fiches de synthèse
Site officiel du projet : http://www.cnrm.meteo.fr/ville.climat/spip.php?rubrique46